Le cyclone tropical Idai laisse le Mozambique dans le « désespoir total »

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1,7 millions de personnes se trouvaient sur la route du cyclone Idai, probablement  « le plus meurtrier en Afrique australe ».

Le cyclone tropical Idai a placé le Mozambique dans un « désespoir total« . Les spécialistes parlent déjà du « cyclone le plus meurtrier en Afrique australe ». Dans la nuit du 14 au 15 mars, des vents violents allant de 180 à 200 km/h ont frappé le pays de plein fouet. Le dernier bilan officiel parle de 242 morts et 150 000 personnes en besoin d’urgence absolue. Mais selon le président Filipe Nyusi, « tout laisse à penser que le bilan pourrait dépasser les 1000 morts ». Hervé Verhoosel, porte-parole du Programme Alimentaire Mondial de l’ONU annonçait à Genève :

« Après l’analyse des images par satellite, nous estimons que 1,7 million de personnes se trouvaient sur la trajectoire du cyclone rien qu’au Mozambique. »

Maisons détruites, toits envolés, routes coupées, réseau électrique anéanti... pour la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), il s’agit de « la pire crise humanitaire dans l’histoire récente du Mozambique ». Beira, la deuxième ville du pays comptait 530 000 habitants, soit l’équivalent d’une ville comme Lyon. Elle est à 90% détruite.

« Les quartiers périphériques, eux, sont détruits à 100%. Ils étaient constitués de constructions précaires, des paillotes en canisse avec des couvertures en zinc qui ont pu causer beaucoup de dégâts. »

Caroline Haga du FICR est présente sur place, elle raconte :

« La situation est très difficile. Hier, nous avons survolé la ville en hélicoptère, et nous avons pris la mesure des destructions. [...] On nous a dit que la situation à l’extérieur de Beira est encore pire. Nous n’avons pas pu y accéder pour l’instant, car toutes les routes sont coupées. Le seul moyen de s’y rendre, c’est l’hélicoptère, et c’est ce que tous les humanitaires essaient de faire en ce moment. »

Sur place, un humanitaire se demande où sont passés les habitants :

« Je n’ai jamais vu d’eau monter aussi vite. Nous étions à environ 80 km de Vilanculos où nous avons traversé ce village. Tout le monde était dans les arbres et les femmes nous jetaient leurs bébés. Quand nous sommes rentrés le lendemain, seules les cimes des arbres étaient visibles. Tout le village était parti. »

Les fleuves ont débordé, isolant des villages entiers. Les images de l’Agence spatiale européenne montrent l’étendu des dégâts.

Un grand « lac » intérieur de 125 kilomètres sur 25 kilomètres s’est formé. Les populations ont trouvé refuge dans des arbres. Mais ils n’y sont pas vraiment en sécurité, car des animaux ont également tenté de fuir les inondations meurtrières, comme le rapporte le président de l’organisation sud-africaine Rescue South Africa :

« Dans les arbres, les gens doivent se battre avec des serpents, des insectes, des animaux. »

La situation est catastrophique et les secours doivent faire face à ce que le ministre Celso Correia appelle une « course contre la montre » :

« Ils sont vivants, nous communiquons avec eux et leur livrons de la nourriture, mais nous devons les secourir et les sortir. Notre plus grand combat est contre la montre. »

Made In Compassion soutient les sinistrés du Mozambique.
Vous pouvez faire un don au Fonds d’Urgence Humanitaire de Made In Compassion en cliquant ici.
Votre don servira à répondre à des besoins d’urgence absolue ainsi qu’à aider des organisations humanitaires locales.

Et la situation pourrait encore empirer : des pluies abondantes sont attendues. Pire encore, Renaud Thomas, président de l’association des mozambicains et amis du Mozambique en France fait état d’une nouvelle menace :

« [Des barrages] menacent de céder et de libérer des tonnes d’eau dans le corridor de Beira sur des villes comme Buzi ou Nhamatanda. »

Le président Nyusi appelle les populations qui vivent à proximité des cours d’eau à « quitter la zone pour sauver leur vie ». L’état d’urgence nationale a été décrété mardi soir, ainsi que 3 jours de deuil national.

Joseph Marius Jafate est un jeune agriculteur. Il lutte pour sa survie en pêchant des poissons, mais il s’interroge :

« Nous n’avons pas de riz, de farine ou de vêtements. Nous avons besoin d’un abri. Quand est-ce que l’aide va venir ? »

Des chrétiens se sont rassemblés sur une dalle, tout ce qu’il reste de leur église, pour chanter et prier ensemble.

M.C.


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